le contexte
 
Les premiers émulseurs à base de fluor ont été développés dans les années 1960. Il contient des tensioactifs fluorés qui permettent à la mousse de recouvrir rapidement les liquides brûlants et aident à refroidir et éteindre les incendies. Son très haut rendement a été prouvé (Agence européenne des produits chimiques).
 
Depuis de nombreuses années, les émulseurs anti-incendie contiennent des tensioactifs fluorés, les PFAS. Ils sont également connus sous le nom de « produits chimiques éternels » car ils persistent dans l’environnement et peuvent être « fixés » dans le sang des humains et des animaux.
Ce sont des composés perfluorés (PFC). Les émulseurs contenant un agent filmogène flottant (AFFF) contiennent des PFC, c’est-à-dire des précurseurs qui libèrent du PFOS, du PFOA ou du PFHxA.
 
Les composés organiques fluorés sont courants dans l’industrie des mousses anti-incendie concentrées en raison de leurs effets d’amélioration des performances. Cependant, des alternatives sont possibles et ont été développées au fil des ans.

BIO-EX a lancé son premier émulseur sans fluor en 2002. L’enjeu environnemental est de convaincre ses clients de choisir sa nouvelle génération de produits verts, 100% fluorés et à l’efficacité prouvée. « Non seulement nous avons remplacé les tensioactifs fluorés, mais nous avons également recherché tous les ingrédients de la formulation pour développer le meilleur produit possible », a déclaré Mme Rossard. Une collaboration avec des instituts de recherche et d’importantes activités de R&D sont nécessaires pour garantir le succès du remplacement des produits conformes aux normes européennes en matière d’émulseurs anti-incendie. Le principal défi pour BIO-EX était de fournir une résistance suffisante à la chaleur et aux solvants pour son émulseur, ainsi qu’un haut niveau de performance de trempe et de résistance au retour de flamme. Le développement de son premier produit sans fluor a duré trois ans. L’entreprise est désormais en mesure de développer de nouveaux émulseurs en un ou deux ans.

Source : Agence européenne des produits chimiques

la réglementation selon la loi ?

Des mesures d’interdiction et d’élimination ont été prises au niveau mondial pour interdire les produits PFOS et PFOA dans les cinq dernières années. Cependant, d’autres produits fluorés, plus récents, ne sont pas encore interdits ! Le risque est en effet de remplacer le PFOA (ou C8) par des chaînes fluorées plus courtes (C6). Celles-ci, moins « toxiques » pour les êtres vivants, restent cependant extrêmement persistants et plus mobiles (source: ARCADIS).

A l’heure actuelle, il existe 3 textes règlementaires qui régissent les fluorés dans les émulseurs :

– Le règlement 757/2010 sur le PFOS. Les mousses anti-incendie qui contiennent des PFOS sont interdites à la vente et à l’utilisation depuis le 27 juin 2011.

– Le règlement 2017-1000 (PFOA ou C8). Les mélanges de concentrés de mousse anti-incendie (qui contiennent des PFOA) mis sur le marché avant le 4 juillet 2020 qui doivent être utilisés ou sont utilisés dans la production d’autres mélanges de mousse anti-incendie doivent être inferieure à 25µg/l de PFOA Les émulseurs mis sur le marché après cette date ne doivent pas contenir de PFOA (au-dessus du seuil)

– Le règlement 2020/784 (PFOA ou C8). Par dérogation, l’utilisation du PFOA est autorisée, jusqu’au 4 juillet 2025, dans la mousse anti-incendie sous réserve des conditions suivantes:
a) Il ne doit pas être utilisé pour la formation.
b) Il ne doit pas être utilisé pour les essais, sauf si tous les rejets sont contenus.
c) à partir du 1er janvier 2023, l’utilisation de mousses anti incendie contenant ou pouvant contenir du PFOA n’est autorisé que sur les sites où il est possible de contenir tous les rejets.
Après cette date ils seront interdits sur tous les sites.

 

Le nécessaire équilibre entre sécurité et respect de l’environnement.

Les entreprises étant toutes confrontées au risque incendie, les formations à destination du personnel sont indispensables. Quel que soit le secteur d’activité, chaque salarié doit pouvoir bénéficier d’une formation de base lui permettant de savoir donner l’alerte en cas d’incendie, d’utiliser les premiers moyens de secours et d’exécuter différentes manœuvres en fonction du cas de figure. Ainsi, la formation extincteur est fortement conseillée à l’ensemble du personnel.

S’agissant des entreprises classées ICPE, la formation d’équipier de première intervention (EPI) et la formation d’équipier de seconde intervention (ESI) permettent de compléter la formation qui s’applique aux entreprises présentant des plus gros risques d’incendie.